mercredi 27 juin 2012

« L'Audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions » - M. Proust


Ma première occasion avec l'Audace, c'était lors d'un souper chez des amis.
Après un repas déjà bien arrosé, ils avaient sorti cette bouteille un peu au hasard sans trop savoir de quoi il s'agissait, ni d'où, ni de qui ils l'avaient reçue. Je pense même qu'ils imaginaient ouvrir un simple petit vin convivial pour terminer la soirée...
J'avoue, à la vue du mot "Bordeaux", j'étais un peu sceptique ("Bordeaux" et moi, on est pas très copain en général), même si le reste de l'étiquette avait de quoi séduire (mais bon, on sait tous que les étiquettes, parfois,....) et puis de toute façon, vu l'heure avancée de la soirée, je ne demandais pas non plus un Mouton Rothschlid (nous n'étions plus vraiment en mode dégustation). 
Bref, on l'ouvre, et là, belle surprise! Ce soi-disant petit-Bordeaux-douteux se révèle avoir un nez plus que prometteur! Puis en bouche, ça se confirme, ce Bordeaux est délicieux! Voilà de quoi me réconcilier avec cette appellation du Sud-Ouest! Je note dans mon Moleskine! 


De retour à la maison, je googlise directement "bordeaux-audace" et découvre qu'en réalité il ne s'agissait pas vraiment d'un petit vin de grande surface...évidemment!

Et puis les jours passent et je perds un peu de vue mes recherches sur ce vin.

Quelques mois plus tard, seconde occasion avec l'Audace.
Cette fois lors du RDV gastronomique Culinaria Square, "le restaurant le plus étoilé du monde" qui se déroule dans la gare maritime de Tour et Taxi.
25 chefs, un menu 7 plats et une suggestion vin/bière réalisée par chaque chef individuellement. Choix qu'ils devaient faire parmi une des différentes bières Leffe ou un des vins (blancs ou rouges) du caviste Bleuzé à Roosdaal.
Et là, que vois-je en accord avec le fantastique Bo Ssam du chef/sommelier Sang Hoon Degeimbre (L'Air du Temps**)? L'Audace!
C'est un signe, il me faut ce vin dans ma cave!

Ça, c'est pour la petite histoire, parce que le vin a toujours besoin d'histoire !


Concrètement, L'Audace, c'est un vin rouge de Bordeaux, très gourmand!
Mis en bouteille au Château de Jabastas, il est composé de 75% merlot, 24% cabernet sauvignon et un peu de cabernet franc.
Ce vin élevé 15 mois en vieille barrique a des arômes épicés, frais et de fruits mures qui donneraient presque envie de croquer dedans. Structuré et d'une belle homogénéité ce Bordeaux Supérieur est loin des Bordeaux classiques habituels et dégagent des saveurs généreuses très agréables.

Et pour ceux qui voudraient découvrir son grand frère, L'As de Jabastas semble encore plus prometteur...

Ce vin est importé en Belgique par bleuzé wines à Roosdaal 
Vendu au prix moyen de 12,5 €,

lundi 25 juin 2012

Ceci n'est pas une pomme !


Fantastique petit cadeaux reçu de mon ami Benoit Blairvacq, jardinier/herboriste/maraicher/artiste(:-)) officiel du restaurant l'Air du Temps** (Sang Hoon Degeimbre).

Mais qu'est-ce donc que cela ?

Ben qui aime partager sa passion, son savoir et ses expériences, nous a fait le test au Forest Square lors de Culinaria 2012.

Ben: "Voici une feuille, mangez-là, que goûtez-vous?"

....mmmmh, je connais ça !
....on dirait,....on dirait,....

Ben: "Je lui ai donné le nom de... Granny, pour Granny Smith!"

...incroyable! c'est bien ça! la pomme verte! ça goûte la pomme verte! Génial!

En vérité, cette herbe sauvage porte le nom courant... d'oseille. Plus spécifiquement d'oseille d'Espagne. Même si Ben nous raconte l'avoir trouvée en Italie où elle est, semble-t-il bien connue et y pousse naturellement en quantité , mais ça, c'est une autre histoire!

En attendant, me voilà de retour avec mon adorable plan aromatique de "pomme verte" que j'imagine déjà très bien en accompagnement de Coquille Saint-Jacques!
Association qui me fait d'ailleurs repenser au plat phare de San, la Kiwitre, qui joue sur le Foodpairing en associant deux ingrédients présentant des molécules aromatiques communes, le kiwi et l’huître, et qu'il sert avec une "feuille d’huître", superbe herbe aromatique qui goûte en effet très étonnement... l’huître!

vendredi 22 juin 2012

Penne pomodoro e salsiccia di bufala

Petit souvenir de mon voyage en Sardaigne...

De passage chez mon épicier Sarde à Bruxelles, Gianfranco Vinci, je suis repartie avec sous le bras (notamment) une boîte de tomates pelées sarde, une bouteille d'huile d'olive sarde, des bouteilles de vin Monica di Sardegna...sardes, des pasta Setaro (penne mezze)...napolitaines et, petite découverte du jour, des saucisses de buflone, di bufalo. Gianfranco m'assure qu'elles sont très bonnes et me file sa recette au passage...Je note !

"Tu poêles les saucisses sur toutes les faces, puis tu les tranches en deux sur la longueur et tu les poêles côté chaire puis tu ajoutes ta sauce tomate et tu laisses mijoter 15-20 minutes. Ensuite, tu récupères la saucisse et tu peux la manger à part avec de la polenta, des légumes, etc... et en même temps, tu as ta sauce pour les pâtes (en primi). Comme ça, en une préparation, tu as deux plats."


Tout était dit !


Verdict? J'ai un peu changé la recette en laissant tout dans le même plat. 
La saucisse de bufala est très savoureuse. Son goût est plus fort que celui du boeuf et elle est un peu plus sèche que la saucisse de porc. Parfumée au fenouil elle apporte vraiment un très bon goût à la sauce tomate. Les pâtes Setaro quant à elles étaient parfaites. Excellente tenue à la cuisson. Je les ai cuites 8 minutes (petit repère important quand on sait que Setaro ne donne aucune indication à ce sujet!)

Penne mezze pomodoro e salsiccia di bufala

Pour 4 personnes
  • 400 g de penne Setaro
  • 4 petites saucisses bien dodues de buflone au fenouil (salsiccia di bufalo)
  • 1 boîte de tomates pelées (800g)
  • 1 carotte
  • 2 gousses d'ail
  • 1 bouquet de basilic

1° Poêlez les saucisses sur toutes leurs faces puis tranchez-les dans la longueur et faites-les griller côté chair. Si vous optez pour manger la saucisse avec les pâtes, coupez les saucisses en morceaux. Ajoutez les gousses d'ail écrasées, la carotte détaillée en brunoise (petits cubes) et la moitié du basilic, laissez rissoler 1 minute puis ajoutez les tomates. Assaisonnez de poivre et sel et laissez mijoter 15-20 minutes.

2° Pendant ce temps, faites cuire les pâtes al dente.

3° Égouttez les penne et ajoutez-les à la sauce. Faites revenir rapidement pour que les pâtes s'imprègnent bien de la sauce, ajoutez un filet d'huile d'olive et éventuellement un peu d'eau de cuisson des pâtes pour lier la sauce.

4° Répartissez dans les assiettes, saupoudrez de pecorino sardo, donnez 1 tour de moulin à poivre et parsemez de feuilles de basilic déchiré.



mercredi 20 juin 2012

Culinaria Square 2012, into the raw ? et avec Hooverphonic !


Changement de décor cette année pour Culinaria Square qui a quitté les entrepôts de Tour et Taxi pour s'installer quelques mètres plus loin, dans les immenses hangars de la gare maritime. Un cadre authentique et historique qui accueillait un évènement gourmand et étoilé au thème tout aussi brut et sauvage: "Cook It Raw".

Petit compte rendu de ces 4 jours durant lesquels 25 chefs se sont partagés un menu dégustation 7 plats, à la carte.


Première impression positive, cette ancienne gare maritime offre un cadre idéal à l'évènement: spacieux, grandiose, aéré, avec du caractère, et chargée de symbolique... et tout est couvert avec malgré tout une agréable sensation d'extérieur grâce au sol pavé, aux arbres et espaces potagers reconstitués ou encore aux cahutes en bois et autres sacs de jutes qui ne sont pas sans rappeler la fonction d'époque de ce gigantesque hall de gare!

Le midi, c'est assez agréable. pas trop de monde, ambiance calme et lumineuse. Le soir, ça s'agite un peu. Les tenues se dress up, les VIP se bousculent et les files aux stands des resto s'allongent. Les lumières se tamisent, la musique augmente, ce soir là, Hooverphonic fait un private show exceptionnel pour fêter les 125 d'AEG, l'ambiance se réchauffe!

Au niveau des animations, l'atelier au Forest Square avec Sang Hoon Degeimbre et Benoît Blairvacq est super. On y découvre et déguste la richesse aromatique de nos forêts en excellente compagnie.

Chouette idée aussi que l'ajout des mises en bouche, elles aussi préparées par des chefs.

On apprécie également le menu allongé à 7 plats (au lieu de 4) et le fait de laisser la possibilité de choisir parmi tous les chefs. Le menu  n'est plus fixe.

Par contre, dommage que le thème Cook it raw n'ai pas été mieux saisi par les chefs, ces derniers s'arrêtant souvent simplement au mot raw, (=cru). Mention spéciale à ce propos pour Sang Hoon Degeimbre et sa "balade dans les bois" qui fût l'un des rares à interpréter parfaitement ce mouvement Cook it Raw dont les valeurs reposent sur bien plus de notions que le simple "cru".

Dommage aussi, point de vue organisation, que l'on doive aller à chaque fois chercher la boisson qui accompagne, au bar, et non plus directement au stand avec le plat. Il faut donc du coup faire 2 fois la file avant de manger. De plus, si le menu s'est allongé à 7 plats, les boissons elles, sont restées au nombre de 4. Impossible donc de goûter pour chaque plat à la boisson qui l'accompagne. Et un peu radin les serveurs!
Á la dégustation, on passe du très haut au très bas!

Top 5

Yves Mattagne n'est résolument pas étoilé sur du vide! Son Encornet farci au Nobashi et foie gras, carottes, piment, fruit de la passion, jus de miso, Yuzu et caramel croustillant, est tout bonnement divin! On en reprendrait sans hésiter , quitte à zapper une autre découverte, tant ce plat est parfaitement réussi! La cuisson de l'encornet est incroyablement fondante, les textures sont joliment maîtrisées et les saveurs explosent, un petit coup d'oeil rapide vers le stand du Sea Grill pour y échanger à nouveau un ticket repas... trop tard, il annonce déjà Sold Out!!...mais ouf, on y aura quand même eu droit une fois!

2° La "ballade dans les bois" poétique de Sang Hoon Degeimbre...Superbe !


3° Pour sa première participation à Culinaria en tant que chef, et non chocolatier, Pierre Marcolini a réussi son baptême haut la main. Évidemment, quand la base est bonne, il n'y a plus qu'à... Mais encore que non, son dessert Primitif moderne était très délicat et joliment composé: une base de chocolat non encore affiné qui s’effrite très facilement, à la fois légèrement grumeleux et très fondant en bouche, recouvert d'une quenelle de glace pralinée coiffée de tiges de rhubarbe séchées, le tout "assaisonné" de quelques "zestes" de meringue, d'un mini marshmallow et de petits carrés de pâte de fruit (à tomber!), le tout arrosé d'un Banyuls Rimage Cornet...somptueux!

4° La mise en bouche proposée Alex Malaise des Flâneries Gourmandes était une belle réussite. Celui qui adore décliner l'oeuf proposait ici une nouvelle version avec une coque d'oeuf fourrée mimosa, saumon fumé et gelée de raifort, vichyssoise de petits pois, brouillade d'oeuf aérée au saumon et poudre de spéculoos à l'aneth en finition...bref tout un programme particulièrement savoureux et des plus agréable!

5° J'hésite ensuite entre le boeuf rossini revisité par Bart de pooter et le bouillon froid aux algues, maquereau et radis de Laurent et Vincent Folmer, mais je laisse ma préférence aux chefs du Couvert-Couvert car petite déception dans le choix du pain qui sert de base à la crème de foie d'oie recouverte de fines tranches crues d'une excellente entrecôte fumée à 40°C proposé par le chef du Pastorale. Le bouillon japonisant des frères Folmer est effectivement très goûtu et d'une belle fraîcheur. Rien à redire au niveau des saveurs. Petit plus pour les spaghetti de concombre croquants qui confirme le côté frais de ce plat ainsi que pour la finition avec les zestes de citron.



Flop 5

1° Le problème de la nouvelle gastronomie, c'est que certains ont tendance a méchamment tomber dans la sophistication au détriment du goût et du produit. Ce fût le cas du pourtant si sympathique  Mario Elias du Cor de Chasse, avec sa Noix de Saint Jacques prometteuse mais à la dégustation terriblement décevante. Servie avec une espèce de bouche glacée colorée insipide et désagréable, une "éponge" de charbon fumé et quelques gelées vertes...on cherche encore le fil conducteur, le goût premier des ingrédient, la cohérence. Déception!

2° Notre seule et unique représentante féminine de l'évènement, Arabelle Meirlaen du Li Cwerneu ne m'aura pas séduite autant que l'année précédente, alors mon gros coup de coeur de l'édition avec sa Fraîcheur de jardin d’asperges vertes. Ici, ses petits lingots d'or de foie  gras et pépites au coulis de sureau rouge ne sont pas très appétissants. Est-ce le côté ultra doré? En tout cas, l'argent ne fait pas le bonheur, un lingot me suffira amplement!

3° Autre cas d'école de l'exubérance esthétique, la Structure (déjà rien que ce mot, ça me coupe!) d'anguille, betterave rouge, crème aigre, pomme de terre de Pompadour et crumble noisette, par Francky Vanderhaegen. C'est très joli, c'est vrai, mais on se fie aux couleurs pour retrouver les ingrédients tous transformés en crèmes, en gelées, en émulsions, en espuma,...ça manque pour moi de simplicité, de saveurs authentiques. On est ici encore bien loin du mouvement, thème de l'évènement, Cook it Raw, si ce n'est l'anguille qui est crue!! Mais je reconnais tout de même que la composition est visuellement belle et que le jeu de texture est lui aussi pas mal réalisé.

4° Petite déception également pour la truite du pays basque de Gaetan Colin du Jaloa, qui ne dégage rien d'exceptionnelle, avec une espuma de coco retombante et une crème verte sans relief.

5° Dommage également pour la Brandade de Cabillaud de Kwinten de Paepe qui manque un peu de finesse et de saveurs.

Outre mon Top/Flop personnel, on notera également néanmoins quelques autres belles découvertes:


Le lard confit et ail des ours de Dimitri Lysens du Magis (jamais entendu parlé avant) n'était pas mal non plus, même si mon lard était peut-être un peu sec par endroit. Mais l'oignon brûlé n'est pas s'en me rappeler la Selle d’agneau du Quercy et oignons brûlés de Christophe Pauly du Coq aux Champs.

Les asperges vertes de Laury Zioui de L'Eveil des Sens étaient très réussies également à défaut d'être audacieuses. Accompagnées d'anguille fumée (un tout, tout petit peu...) et d'excellentes herbes fraîches.

Quand la street food devient fast good, c'est Sang Hoon Degeimbre qui s'y colle avec une superbe interprétation du hamburger coréen: le Bo Ssam. Un petit pain bun parfaitement réalisé, un porc confit roulé dans une feuille de choux et accompagnée d'une feuille d'huître, d'une "mayonnaise" dressing au yaourt et d'un "ketchup" pimenté avec du gochujang (spécialité coréenne). So simple, so good !

Les kroepoek d'encre de seiche de Julien Burlat du Dôme à Anvers m'ont déçu la première fois mais plus séduit le lendemain. Si les asperges de finition, desséchées, presque brûlées, et les kroepoek désagréablement gras du premier jour étaient plus que décevants, la nuit semble leur avoir été bénéfique avec le lendemain un tartare d'asperges bien plus savoureux et un délicieux homard et surtout des asperges bien plus al dente et un kroepoek plus réussi que la veille qui m'ont réconcilié avec cette composition colorée.

Enfin, le mi cuit d'huîtres d'été proposé par le petit nouveau, Tomayasu Kamo du restaurant japonais Kamo était sans réelle surprise.

Autres plats proposés mais non goûtés car absente ce jour là, le pak choi farci à la joue de boeuf du Chalet de la Foret et le tomate mozzarella revisité par Giovanni Bruno du Senza Nome

Et pour clôturer le tout en musique (parce qu'il n'y a pas que la gastronomie dans la vie ;-)) AEG offrait ce soir là un show case exceptionnel donné par Hooverphonic sous les arcades métalliques et charmantes de la gare maritime de Tour et Taxi. Excellente soirée!

lundi 18 juin 2012

"Balade dans les bois"...let's Cook It Raw with Sang Hoon Degeimbre et Benoît Blairvacq


Culinaria Square 2012 (Bxl) - En 2011, c'était le Green Square qui donnait la touche verte à l'évènement, déjà alors animé par le fantastique Benoît Blairvacq (jardinier/maraîcher officiel de L'Air du Temps ** du chef S. H. Degeimbre).
Cette année, on reste dans le green, et toujours avec Ben, mais direction la forêt et son biotope humide, sauvage et boisé. Un environnement naturel, propice au développement de fabuleuses herbes et fleurs sauvages aromatiques, reconstitué à coup de brouettes de terre et de coups de rein (bravo Ben!) au coeur de l'immense gare maritime de Tour et Taxi.

Let's go into the forest for a multi-sensory experience !

Fermez les yeux, respirez, cueillez, goûtez, et cuisinez,...

Oseille d'Espagne, Egopode, Oxalys, Gesse, Lierre terrestre, Ail des ours, Vesce,...


San, chef du restaurant L'Air du Temps**, nous parle de "souvenirs d'enfance": les odeurs de sous-bois après la pluie, au début du printemps, quand la végétation réaparait. Des sensations qui, en tant qu'Ardennaise de souche, ne pouvaient évidemment pas me laisser indifférente.

Superbe duo, San, Ben! L'un cueille, l'autre cuisine, pour nous offrir ensemble un magnifique plongeon gustative au coeur de la forêt, appelé tout simplement "Balade dans les bois..."

Coup de coeur de Culinaria 2012 !

De loin le plat le plus en lien avec le thème de cette édition: "Cook it Raw" (mouvement gastronomique lancé en 2009 par de jeunes chefs représentants de la jeune cuisine mondiale, René Redzepi en tête, et qui se veut porteur d'une cuisine "brute", "crue", "sauvage", multi-sensorielle, qui reste au plus proche du produit). Dommage qu'il n'ai été proposé que pour l'atelier Forest Square car il était de loin un des meilleures!

Et, San a poussé la démarche jusqu'au bout, n'utilisant pour la cuisson aucune forme d'énergie nécessitant de l'électricité. Tout sur le feu!

Résultat: magique!

La simple pomme de terre devient aussi noble qu'un morceau de boeuf. Honorée simplement d'herbes fraîches des bois au pouvoir aromatique exceptionnel, et de céréales cuites et soufflées pour apporter le côté "terre". Et pour l'odeur humide des sous bois, les pommes de terre sont cuites sur un lit de mousse en papillote, directement sur le feu. Á l'ouverture de la papillote, je vous laisse imaginer les parfums,......fermez les yeux, vous êtes dans les bois!!

Sans oublier comme toujours la petite touche spirituelle coréenne (spécifiée par San) qui prône un équilibre des couleurs dans les plats pour assurer une santé équilibrée. Go green!

Pomme de terre cuite dans un lit de mousse de sous-bois en papillote, sur le BBQ, jus vert d'égopode, terreau de céréales cuites et soufflées (orge, blé,...), lierre terrestre, gesse, pousse de petits pois (?), égopode, oxalys, vesce,...


vendredi 8 juin 2012

La Bottega della Pizza...ça y est, je l'ai dit!

Mes amis me disent que je suis une fan, une groupie,...moi je dis simplement, j'aime ce qui est bon et bien fait ! ;-)
Il y a des adresses, comme ça, qu'on se dit qu'on garderait bien pour soi. Un peu par crainte que le succès ne leur enlève leur charme ou encore que leur popularité ne les rende inaccessible ou encore ne les transforme en machine de guerre, parfois, au détriment de leur qualité, celle-là même qui les rend si magique...
Il y a des adresses, comme ça, tellement formidables, que l'on se dit que ce serait vraiment égoïste de les garder pour soi. On y emmène alors nos amis, un par un, comme pour leur partager un trésor, tels des privilégiés à nos yeux, créant par là même de nouveaux adeptes!. 
Et quand il est question d'une des meilleures pizzerias de Bruxelles...


Une façade discrète, juste un store-banne noir qui fait fonction d'enseigne,sur lequel on peut lire "La Bottega della Pizza". Quand le temps s'y prête, le trottoirs se voit alors habité, juste devant la vitrine, de 3 longues tables en bois avec bancs de type "fête de village"


On passe la porte en bois, comme pour rentrer dans un lieu tenu secret, pour tomber directement dans la salle de restaurant, aussi grande qu'une boîte d'allumette. 
Lumière tamisée, une quinzaine de tables s’embriquent les unes avec les autres. 
Au fond, on entraperçoit le chef au fourneau et ses produits frais exposés dans un frigo-comptoir de magasin.


Sur le mur de droite, un grand tableau noir décline le menu
Sur le mur de gauche un "SI" gigantesque donne la sonnorité italienne tout comme les quelques autocollants tagués des 4 têtes noires, symboles des origines de la maison, la Sardaigne!


C'est l'Italie: pas de chichi, mais des produits (l'essentiel donc)! 


Les tables carrées sont recouvertent de nappes à carraux et de papier blanc. Et à en voir les chaises et les verres (dépareillés), on dirait presque ceux de la cantine de l'école, une véritable petite trattoria à l'ambiance neo-cantine!


Pour choisir, tout est au tableau : 5,6 antipasti, une vingtaine de pizza (dont 4 suggestions qui changent chaque semaine selon le marché et l'inspiration du chef) et 5,6 desserts.
La carte des vin propose une courte mais agréable sélection de flacons transaplins, faisant la part belle aux deux principaux cépages sardes: le Cannoneau et le Monica.
Pour l'aperitivo, le principal est là avec l'incontournable et trendy Aperol qui voisine avec la bière sarde Ichnuza.


Pour les pizzas, on se contorsionne un peu pour décripter les nombreux ingrédients italiens peu connus (à découvrir!) et importés tout droit de la grande botte! Un conseil si vous hésitez, demandez au chef, il sait parfaitement de quoi il parle et saura exactement vous guider!


Ici, les simples margherita et tomate-mozza ont tout d'un luxe: point de mozzarella banale, caoutchouteuse et insipide, mais un choix de 4 mozzarella différentes qui se répartissent le menu: fior di latte, bufala, scamorza et burratina (♥) . Et pour les tomates, ce sont les délicieuses corbarini Corse ( pays voisin de la Sardaigne) qui tiennent la tête. Parmi les autres produits à découvrir, on trouve la nduja di spilinga, la bufala afumicatta al castagno, la Colatura di alici di Cetara, mais aussi la célèbre friareli, sorte de brocoli sauvage, incontournable des pizzas napolitaines!




La pâte à pizza est préparée 2 jours à l'avance pour une levée aboutie qui la rendra plus digeste. Á la dégustation, on a une pizza ultra fine et moelleuse au centre et bien gonflée et croustillante sur les bords.


Chaque pizza est judicieusement composée, aucun changement n'est autorisé!! Les charcuteries sont tranchées minute, à la commande, pour garder toute leur fraîcheur, quitte à devoir patienter un peu, mais on préfère ça...(dolce vita?)! Du coup, le prix des pizza s'embelli lui aussi, mais ça le vaut! Le chef-pizzaiolo, Roberto, a déjà beaucoup voyagé et s'est notamment formé à Berlin et à NY (dont chez l'un des favoris new-yorkais, Lombardis à Little Italy) avant d'ouvrir à son compte sa "bottega". Passionné, il sélectionne  rigoureusement ses produits à travers toute l'Italie et s'inspire des plus grands dont l'italien Simone Padoan (Il Tifli), premier (et unique?) chef-pizzaiolo étoilé au monde!


Aujourd'hui, je n'en suis plus, de loin, à ma première visite et ai déjà pu goûter quelques pizzas différentes, de la plus simple à la plus sophistiquée: Margharita La Regina13 € (celle à la bufala, oui je précise car il y a 4 margherita différentes, chacune avec sa mozzarella!), la 4 formaggi 12 € (fior di latte, gorgonzola, taleggio, reggiano),
la 4 stagioni 12 € (♥),


la Rucola e Reggiano (10 €), la Marinara Doc 12 € (avec cet intense jus d'anchois appelé "Colatura di alici di Cetara"), la Patatona (16,50€) (patate al' forno et pesto cetarese),
la Burrata 17 € (♥ super fraîche et goûteuse, avec des petites tomates cerise corbarini fraîches et la burrata!!) (celle avec laquelle il a tout récemment remporté la 2e place du concours de meilleur pizzaiolo  Benelux!!!), la Friarelli 14 € (avec le brocoli sauvage et la saucisse),
la Classica 18 € (pomodoro, rucola, San Daniele, reggiano, carbarini, basilico, buffala affumicata al castagno!)...incontournable!
Et puis il y en a eu celles du chef dont une fantastique (meilleure de toutes celles que j'ai pu goûter) avec de la bresaola (♥), des noix et de l'huile de truffe ou une autre avec des friarelli...
ou encore, la dernière en date, la Squisita 16,5 € ! ! (ça ne s'invente pas, avec un nom pareil, je me devais de la goûter),  (fior di latte, aspergi verdi, shiitake, fileto di cinghiale, regiano)
.... bref, que du frais, que du bon, que du goût, c'est la pizza au sommet de son art!


Les antipasti sont aussi incontournables! On oublie la pancetta et le jambon de Parme , ici chaque charcuterie, chaque fromage, chaque légume, est issu d'un terroir et est une découverte! On aperçoit d'ailleurs sur le coin du bar la "bible" des producteurs d'Italie, un énorme bottin qui reprend tous les artisans de la botte. C'est sûr, si elle était en Italie, cette Bottega serait très certainement reprise par le label Slow Food sans hésitation! Un autre livre trône lui aussi sur le coin du bar, celui de Simone Padoan!


En bref, c'est un peu devenu ma cantine! J'aime cet amour du produit, du terroir. J'adore cette incroyable légèreté de la pâte. J'approuve le choix musical, parfois undergound et le côté rock'n roll du team, en parfaite adéquation avec le cadre! J'affectionne la simplicité et l'authenticité du lieu ainsi que sa contiguïté. Et même si je ne suis pas une grande fan de boire du vin dans un verre à eau, ici, ça passe sans contrariété! C'est vous dire si j'aime! (même si les deux dernières fois, j'ai eu droit à un vrai verre de vin avec pied en prenant une bouteille...:-))
Seul petit manquement pour atteindre la perfection, le feu de bois!


Vite, j'y re-cours!


La Bottega della Pizza


Avenue Ducpetiaux n°39
1060 Bruxelles
Belgium
T.0487 78 00 52
Fermé le mardi


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